Les infos à J-1
22 avril 2025 - 18:04
Le 40e anniversaire de la première arrivée sur le Mur de Huy réunit cinq anciens vainqueurs dans le peloton : Julian Alaphilippe, Marc Hirschi, Dylan Teuns, Tadej Pogacar et Stephen Williams. Déjà sacré à Liège, mais pas encore à Huy, Remco Evenepoel peut devenir le premier champion olympique sur route à remporter La Flèche Wallonne chez les hommes. Le duo Mattias Skjelmose - Thibau Nys s’avance également avec des ambitions et des certitudes après la victoire du Danois dimanche devant Pogacar et Evenepoel.
40 ANS AU SOMMET DU MUR : « C’EST LA JAMBE QUI PARLE »
Sommet printanier qui fait souffrir et briller les meilleurs puncheurs du monde, le Mur de Huy célèbre cette année le 40e anniversaire de la première arrivée jugée sur ces pentes, lors de La Flèche Wallonne 1985. Cette année-là, Claudy Criquielion baptisait l’ascension d’un succès fondateur, maillot arc-en-ciel sur le dos. Depuis, le héros wallon a récidivé en 1989 ; le tournant le plus sévère de l’ascension, lorsque la pente flirte avec les 20%, a été nommé « Virage Claudy Criquielion » ; et 28 coureurs ont dompté le Chemin des Chapelles (Alejandro Valverde s’y est imposé 5 fois), qui accueille également l’arrivée de La Flèche Wallonne Femmes depuis 1998. « Il n’y a pas de mystère à La Flèche Wallonne : si on est bien placé, c’est la jambe qui parle, ça se joue sur les qualités physiques », observe le directeur de la course Jean-Michel Monin, responsable du parcours de l’épreuve : « Cette année, on part de Ciney, à 35 kilomètres du Mur de Huy à vol d’oiseau. Le changement de départ au fil des ans nous permet de rayonner dans la Wallonie. On tournicote pas mal, ça monte et ça descend tout le temps, sans être trop dur. Le circuit du Mur de Huy retrouve la côte de Cherave, qui n’était pas là l’an dernier pour cause de travaux. Il y aura donc l’enchaînement Ereffe - Cherave - Huy, à faire trois fois. C’est du classique. Avec l’arrivée au sommet du Mur, il n’y a pas de hasard. »
L’OPPORTUNITÉ HISTORIQUE D’EVENEPOEL
Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) a fait sensation dès son retour fracassant à la compétition, quatre mois et demi après un grave accident à l’entraînement. Vainqueur de la Flèche Brabançonne vendredi pour sa reprise, il a enchaîné avec une performance remarquable sur l’Amstel Gold Race, où il a pris la troisième place sur le podium après une lutte acharnée avec Mattias Skjelmose et Tadej Pogacar. Le conquérant belge s’avance en favori sur les Ardennaises, qui l’ont déjà vu triompher à Liège (2022, 2023), mais où sa seule participation à La Flèche Wallonne s’est soldée par une 43e place, en 2022. S’il s’impose mercredi, il deviendrait le premier champion olympique de cyclisme sur route à conquérir le Mur de Huy et, par la même occasion, le premier champion du monde du contre-la-montre à réaliser cet exploit.
POGACAR, CONQUÉRANT JAUNE ET ARC-EN-CIEL
Tadej Pogacar fait également partie des rares coureurs dont les conquêtes s’inscrivent naturellement dans la grande histoire de son sport. Le leader slovène d’UAE Team Emirates - XRG a déjà conquis le Mur de Huy en 2023, avec une marge significative sur Mattias Skjelmose et Mikel Landa. S'il récidive, il sera le septième coureur à remporter La Flèche Wallonne avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules, après Ferdinand Kübler (1952), Rik Van Steenbergen (1958), Eddy Merckx (1972), Claudy Criquielion (1985), Cadel Evans (2010) et Julian Alaphilippe (2021). Plus rare encore, le Slovène serait le cinquième vainqueur sortant du Tour de France à s’imposer sur La Flèche Wallonne, après Fausto Coppi (1950), Ferdinand Kübler (1951), Eddy Merckx (1972, 1973) et Bernard Hinault (1979, 1983). Pogacar serait donc le premier à signer cet exploit au sommet du Mur de Huy !
LIDL-TREK SURFE SUR « UNE VAGUE D’ENTHOUSIASME »
Après le succès aussi brillant qu’inattendu de Mattias Skjelmose dimanche, vainqueur de l’Amstel Gold Race devant Pogacar et Evenepoel, Lidl-Trek s’avance vers La Flèche Wallonne avec le moral gonflé à bloc et l’ambition de récidiver. « Il a pu profiter des circonstances favorables qu’on a provoquées », sourit Maxime Monfort, directeur sportif de l’équipe nord-américaine. « On surfe sur une vague d’enthousiasme, en fait. On a toujours un plan pour viser le maximum, mais on n’imaginait pas que Mattias allait gagner face à Remco et Tadej. Il a surtout réussi à mettre la guigne de côté. Normalement il aurait dû monter sur les podiums de Paris-Nice et du Tour du Pays Basque, mais des chutes l'ont empêché de le faire. C’est bien que ça tourne en sa faveur pour qu’il puisse enfin obtenir un gros résultat dans une belle classique. » Mercredi, Lidl-Trek s’élancera avec deux têtes d’affiche : Skjelmose, 2e sur le Mur de Huy en 2023, et Thibau Nys, pépite dont la première participation à La Flèche Wallonne est très attendue. Ses rivaux, et notamment Evenepoel, ont identifié la menace. Au point de préparer un plan anti-Nys ? « Il faut voir comment Remco et Tadej vont courir », prévient Monfort. « Normalement, on attend le Mur de Huy, mais on est prêt à devoir réagir tôt. Nous, on aimerait juste une course de côte au Mur car là on aurait deux belles cartes pour jouer la gagne… Mais à mon avis ce ne sera pas si simple que ça. »
ALAF - HIRSCHI, UN DUO « PARFAIT »
En plus de Pogacar et Williams, la liste des partants de La Flèche Wallonne 2025 compte trois autres anciens vainqueurs : Julian Alaphilippe (2018, 2019, 2021), Marc Hirschi (2020) et Dylan Teuns (2022). Les deux premiers sont même associés sous les couleurs de Tudor, équipe invitée qui compte bien jouer les premiers rôles sur le Mur de Huy, particulièrement cher à l’ex-champion du monde français. « Marc et Julian sont deux coureurs parfaits pour les Ardennaises », se réjouit leur directeur sportif Sylvain Blanquefort. « Julian s’est bien rassuré sur l’Amstel Gold Race. On voit que sur une attaque, il est capable de faire de grosses différences. C’est vraiment le point positif. Maintenant, il faudra courir plus patiemment et être là pour faire l’effort au bon moment. C’est une course qu’il connaît par cœur, qui lui tient à cœur. On sent qu’il met une attention vraiment particulière et qu’il est très motivé. Et Marc est un coureur très intelligent qui sait gérer son effort. Ils s’entendent très bien donc ils sont capables d’être honnêtes aussi et de travailler l’un pour l’autre s’il y a besoin mais on va partir avec deux cartes. »
WILLIAMS « LOIN DU NIVEAU DE L’ANNÉE DERNIÈRE »
Il y a douze mois, le Britannique Stephen Williams s’offrait sur les pentes du Mur de Huy le plus beau succès de sa carrière. Cette victoire l’avait lancé vers de nouveaux sommets, avec une participation aux Jeux olympiques de Paris en 2024 et une victoire sur le Tour of Britain en fin de saison. Aujourd'hui, la situation est bien différente. De son propre aveu, le Britannique est « loin du niveau de l'année dernière » en raison d'une blessure au genou qui l'a tenu à l'écart des compétitions dix semaines, avant une reprise sur le Giro d'Abruzzo la semaine dernière. « Ces deux derniers mois ont été un peu perturbants », explique-t-il dans un communiqué de son équipe, Israel - Premier Tech. « Il y a quelques semaines, il y avait de fortes chances que je ne sois pas ici. Je suis donc vraiment heureux d'être sur la ligne de départ. J'aurais aimé que les choses soient différentes. J'aurais aimé arriver ici dans la continuité d'une saison parfaite et dans la meilleure forme de ma vie, mais ce n'est pas le cas. » Face aux déboires de Williams, son compatriote britannique Joe Blackmore, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège U23 en 2024, peut être une belle alternative pour Israel - Premier Tech.