Et Stephen Williams surgit
17 avril 2024 - 16:39
Le scénario de l’édition 2024 de la Flèche Wallonne s’est écarté des habitudes, en raison des conditions climatiques difficiles qui ont incité une poignée d’équipes à s’employer dans des tentatives lointaines qui ont éparpillé le peloton dans la campagne belge et exclu des débats des favoris comme Tom Pidcock, Marc Hirschi, Mattias Skjelmose et Dylan Teuns. C’est finalement un groupe de 31 coureurs qui s’est présenté au pied du Mur de Huy pour la quatrième et dernière ascension du jour. La bataille entre ces rescapés du déluge a été gagnée par Stephen Williams, qui a placé une accélération imparable à 300 m de la ligne pour aller signer au sommet la première victoire britannique sur la Flèche Wallonne, 23 ans après son directeur sportif chez Israel-Premier Tech Rik Verbrugghe. Derrière le vainqueur de l’Arctic Race of Norway 2023 et du Tour Down Under 2024, le podium est complété par Kévin Vauquelin et Maxim Van Gils.
Six coureurs dans l’échappée
Le 30e départ de Charleroi a été donné à un peloton de 174 coureurs, après le forfait de Ben Hermans (Cofidis). Parmi eux, c’est Txomin Juaristi (Euskaltel-Euskadi) qui a lancé un mouvement dè-s le premier kilomètre, immédiatement suivi par Lilian Calmejane (Intermarché-Wanty), Alan Jousseaume (TotalEnergies), James Whelan (Q.365). Le groupe de tête s’étoffe avec le renfort de deux contre-attaquants, Igor Chzhan (Astana) et Johan Meens (Bingoal WB), qui opèrent la jonction au km 11. Ce groupe de six coureurs obtient un avantage qui grimpe jusqu’à 4’35’’ au sommet de la côte d’Yvoir (km 42).
UAE et EF aux commandes
La formation Ineos Grenadiers de Tom Pidcock, accompagnée à l’avant du peloton par des coéquipiers de Mattias Skjelmose chez Lidl-Trek, se charge de contrôler l’évolution de l’échappée et stabilise l’écart jusqu’à l’entrée du circuit final (km 84), qui correspond aussi avec l’arrivée de fortes pluies sur la course. C’est précisément sous une averse que se présentent les coureurs pour la première ascension du Mur de Huy. Cette fois-ci, ce sont les UAE Emirates et les EF Education-Easypost qui prennent les commandes, accélèrent et atteignent le sommet avec seulement deux minutes de retard. En tête de course, le groupe perd Alan Jousseaume et poursuit sa route avec 5 coureurs, de plus en plus menacés. Mais la pression exercée par les deux équipes précitées a surtout comme conséquence de provoquer une sévère sélection. Aleksandr Vlasov et Mauri Vansevenant et peu après Dylan Teuns font partie des premières victimes de ce mouvement. Mais la sanction est encore plus spectaculaire dans la deuxième ascension du Mur de Huy, alors que l’échappée vient juste d’être reprise (km 129).
Les grands favoris en difficulté
Cette fois-ci, ce sont les grands favoris qui perdent le contact avec le premier peloton : David Gaudu, et surtout Marc Hirschi, Tom Pidcock et Mattias Skjelmose, sont exclus du groupe principal, qui ne comprend plus qu’une quarantaine de coureurs. Valentin Madouas, passé en tête au sommet (km 135,3), fait partie des plus entreprenants mais Soren Kragh Andersen se lance dans une attaque en solitaire à 60 km de l’arrivée. Le Danois résiste à ses poursuivants et creuse même l’écart à 1’25’’ pour aborder le troisième passage sur le Mur de Huy (km 167). Il lui reste encore 1’ d’avance en basculant au sommet, avec un tour de circuit à boucler. Mais un groupe de contre s’est formé dans l’ascension avec Max Van Gils, Kevin Vauquelin, Santiago Buitrago et Richard Carapaz qui reprennent Stephen Williams.
Echappée terminée pour Kragh Andersen
La dernière boucle voit le regroupement d’un peloton, juste avant la côte d’Ereffe où se termine pour Kragh Andersen une aventure solitaire de 46 kilomètres. Il reste alors 14 kilomètres à couvrir et la victoire devrait se jouer au sein du groupe de tête comprenant 31 coureurs, dont Skujins, Van Wilder, Benoot, Van Gils, Vauquelin, Champoussin, Formolo, Buitrago, Johannessen, Laurance, Carapaz, Grégoire, Madouas, Cosnefroy, Adria, etc. La bataille est abordée avec confiance par Benoit Cosnefroy, qui occupe les premiers rangs pendant l’essentiel de la montée en compagnie de Toms Skujins et Tiesj Benoot. Mais à 300 mètres de la ligne, c’est Stephen Williams qui surgit et distance tous ses rivaux. Le Britannique résiste ensuite dans les derniers mètres au retour de Kevin Vauquelin, pour aller chercher la plus belle victoire de sa carrière.